L’échec. Pour beaucoup d’entre nous, le mot résonne comme une tempête : celle de la défaite, du revers, du raté. Il y a beaucoup à dire à son sujet. Dans la vie pro comme dans la vie perso : comment gérer l’échec ? Si le sujet est très demandé, avant de se “ gérer “, l’échec requiert, d’abord, une juste lecture. “ Il n’y a pas une vertu de l’échec, mais plusieurs “, assure dans son ouvrage, l’écrivain et philosophe Charles Pépin. Véritable leçon de vie, le livre “ les vertus de l’échec “ est un soutien sans faille pour nous rappeler avec sagesse que l’échec n’est pas une défaite. C’est une victoire.
Changer le regard de l'échec
“ Le ratage semble entretenir une relation privilégiée avec notre aventure humaine “, nous rappelle le philosophe. Sportif de haut niveau, artiste, entrepreneur, salarié… De l’enfant que nous étions à l’adulte que nous sommes, nous avons tous connu le sentiment d’échec.
“ L’échec n’est pas celui d’une personne, mais celui d’une rencontre entre un de nos projets et un environnement. “ Changer de regard sur l’échec c’est aussi garder à l’esprit que le sentiment de défaite face un projet est un ressenti sur lequel nous pouvons travailler.
Ils ont échoué avant de réussir
“ Qu’ont en commun Charles de Gaulle, Steve Jobs, J. K. Rowling ou Serge Gainsbourg ? “ Vous l’aurez compris, si ces grands noms ont finalement connu un succès éclatant, c’est bien qu’ils ont su échouer avant de réussir.
De ce constat, l’histoire du tennisman Rafael Nadal évoquée dans le livre est un exemple terriblement inspirant. À Tarbes, en 1999, l’espagnol de 13 ans a perdu la demi-finale du championnat du monde des 12/14 ans contre le français Richard Gasquet. Ils ont le même âge, la même taille, mais l’un des deux est appelé à l’époque le “ Mozart du tennis français “.
Un moment difficile pour le jeune Nadal qui vient de perdre, ce jour-là, le match qui lui aurait permis de devenir le champion du monde de sa classe d’âge. Après sa défaite contre Richard Gasquet, le majorquin et lui se rencontreront à quatorze reprises. Nadal remportera les quatorze matchs. Ce qui a fait la différence ? “ Peut-être qu’il a appris en une seule défaite, ce que dix victoires n’auraient pu lui apprendre “, écrit Charles Pépin.
“le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiame”
Churchill
L’échec pour comprendre, l’échec pour apprendre
“ Je n’ai pas échoué des milliers de fois, j’ai réussi des milliers de tentatives qui n’ont pas fonctionné. “ Ce sont les mots de Thomas Edison, le savant inventeur de l’ampoule électrique. L’échec fait partie intégrante du processus d’apprentissage. Si les succès sont réjouissants, les échecs ont l’avantage d’être riches d’enseignements.
Comme le souligne l’écrivain : “ un savant qui ne rencontre pas de problème, qui ne se heurte pas à l’échec de sa première intuition, ne trouvera jamais rien “. En somme, quand l’erreur est comprise et rectifiée, elle est un tremplin vers le savoir.
Il peut s’agir d’un objectif de travail non atteint, d’un évènement qui s’est mal passé, d’un diplôme non validé. Cette expérience désagréable est aussi momentanée. Analyser ce qui a conduit à ce résultat demande le courage de dépasser ses croyances et de se remettre en question pour rectifier l’erreur initiale. C’est aussi accepter que l’on peut se tromper et savoir tirer des leçons pour transformer cette expérience, dite d’échec, en expérience d’apprentissage.
“ L’échec comme heureux accident “ ?
Et si l’échec, de quelque forme que ce soit, avez pour but d’amener une prise de conscience ? Parmi les nombreuses vertus de l’échec, il y a aussi la possibilité d’en faire deux choix de lectures. Charles Pépin insiste : il y a les échecs qui nous donnent la force immense de persévérer dans la même voie jusqu’à la réussite. Ils nous rendent plus combatifs, plus attentifs et même, plus aguerris. Mais il y a aussi les échecs dont le sens est tout simplement de nous rendre disponibles pour tout autre chose de mieux pour nous.
Rater ne veut pas dire, être un raté
Expérimenter un échec peut faire très mal. Parfois, jusqu’à nous pousser à la remise en question profonde, voire démesurée, de nos capacités et de notre personnalité. S’il est difficile de ne pas prendre l’échec de notre projet comme celui de notre personne, faire une autre lecture de l’échec doit nous aider à ne plus nous identifier à elle, mais à ramener notre défaite à une expérience passagère.
Vous l’aurez compris, finalement s’il n’y a qu’une chose à retenir, c’est qu’il n’y a pas d’échecs mais que des expériences.
Formation Performance : Un Mental Gagnant
Article réalisé par la journaliste Marion Biosse Duplan